جمال عبد القادر الجلاصي
29/06/2007, 12:16 PM
Un poème d’une encre blanche
Jamel Jlassi
Traduction: Essi esskhiri / Tunisie
Tout lentement, je vais peindre l’alphabet
Tout en dupant les mots :
Je vais négliger la ponctuation
pour que le mot manque (ne connaisse) sa signification
Je vais sursauter les conjonctions de coordination
Ainsi que les prépositions
Et jamais je n’écrirai « non » au début de la ligne
Afin qu’ils ne sachent que je raisonne
Je vais omettre aussi le souvenir d’un pays duquel s’émerge le printemps
Pour me réjouir du jaune dominant….
Je vais peindre les vergers au crayon noir et je vais faire à ce que le ruisseau soit
Sans estuaire ni effusion
……………………………………..
Et après, lors des ténèbres de dernières lisières de la nuit
Je vide les tubes de gouache et je commence ma peinture et la ponctuation
Rien ne peut m’étonner autant que ce mélange :
Les filles/ les plantes (el banatou/ el nabatou)
L’encre/ le pain (el hibrou/ el khabarou)
La prison/ le chagrin (el sijnou/ el chèjènou)
La neutralité/les chevaux de pure race (el hiyèdou/ el jiyèdou)
………………../……………………
La rivière va être verdoyante
Et les épis seront roses
Et le ciel n’aura plus de couleur
Les arbres seront bleus comme les tenues des ouvriers
Et je me ravirai quand s’achève (s’accomplit) mon tableau
Il se peut que d’émerveillement et de fierté, je rie aux éclats
Tout en taquinant les mots :
Je les enroule dans ma bouche puis je les fais rouler à l’extérieur
Et quelques uns d’entre eux résonnent
Alors que d’autres retentissent fort puis ils s’éteignent….
Le matin, j’enverrai le poème à nulle adresse
Pour que personne ne le lise
Je vais le confier au vide
Jamel Jlassi
Traduction: Essi esskhiri / Tunisie
Tout lentement, je vais peindre l’alphabet
Tout en dupant les mots :
Je vais négliger la ponctuation
pour que le mot manque (ne connaisse) sa signification
Je vais sursauter les conjonctions de coordination
Ainsi que les prépositions
Et jamais je n’écrirai « non » au début de la ligne
Afin qu’ils ne sachent que je raisonne
Je vais omettre aussi le souvenir d’un pays duquel s’émerge le printemps
Pour me réjouir du jaune dominant….
Je vais peindre les vergers au crayon noir et je vais faire à ce que le ruisseau soit
Sans estuaire ni effusion
……………………………………..
Et après, lors des ténèbres de dernières lisières de la nuit
Je vide les tubes de gouache et je commence ma peinture et la ponctuation
Rien ne peut m’étonner autant que ce mélange :
Les filles/ les plantes (el banatou/ el nabatou)
L’encre/ le pain (el hibrou/ el khabarou)
La prison/ le chagrin (el sijnou/ el chèjènou)
La neutralité/les chevaux de pure race (el hiyèdou/ el jiyèdou)
………………../……………………
La rivière va être verdoyante
Et les épis seront roses
Et le ciel n’aura plus de couleur
Les arbres seront bleus comme les tenues des ouvriers
Et je me ravirai quand s’achève (s’accomplit) mon tableau
Il se peut que d’émerveillement et de fierté, je rie aux éclats
Tout en taquinant les mots :
Je les enroule dans ma bouche puis je les fais rouler à l’extérieur
Et quelques uns d’entre eux résonnent
Alors que d’autres retentissent fort puis ils s’éteignent….
Le matin, j’enverrai le poème à nulle adresse
Pour que personne ne le lise
Je vais le confier au vide