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ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : Aloysius Bertrand, "Ondine" :



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06/11/2008, 07:14 PM
Aloysius Bertrand, "Ondine" : commentaire

Résumé

Commentaire littéraire sur le poème Ondine d'Aloysius Bertrand, tiré du recueil La nuit et ses prestiges.

Extrait:

Ondine incarne le côté aquatique de la nature : elle est la voix de l'eau. Le bruit de l'eau finit par se substituer à tout langage (cf. sorte de feu d'artifice final par l'eau), et inversement le langage a pris sa source dans le heurt des gouttes d'eau à la fenêtre. Cette parole qu'on entend, est-ce la parole d'Ondine, ou bien ce que transcrit le poète à l'écoute des bruits de l'eau ? (...)

Sommaire:

Introduction

I) Une voix

A. Une voix de la nuit
B. Une voix de la nature
C. Un chant : polyphonie et circularité

II) Une figure traditionnelle : la convocation d'un univers imaginaire mythologique

A. L'amour courtois subverti
B. Les sirènes
C. Le chant d'Ondine audible par le poème en prose

III) Une amoureuse ambiguë

A. La sensualité
B. La femme-enfant
C. La muse

Conclusion

Poème étudié:

Ondine - "Ecoute ! - Ecoute ! - C'est moi, c'est Ondine qui
frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ;
et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui
contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau
lac endormi.

"Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant,
chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais,
et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le
triangle du feu, de la terre et de l'air.

"Ecoute ! - Ecoute ! - Mon père bat l'eau coassante
d'une branche d'aulne verte, et mes soeurs caressent de
leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars
et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne !"

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son
anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et
de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle,
boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa
un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisse-
lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.