اعتذار / قصة للكاتبة الكردية شيرين ك ترجمها الى الفرنسية : ابراهيم درغوثي

[ابراهيم درغوثي]

اعتذار


قصة قصيرة جدا:
شيرين . ك
ترجمها الى الفرنسية :
ابراهيم درغوثي / تونس

Excuse

Une mini nouvelle de:
Chirine . K
Traduite en Français par:
Brahim Darghouthi/ Tunisie

Lorsqu’il m’avait fait ses adieux en hâte, la neige dansait toute seule sur le rythme du vent du nord.
Par erreur, il avait pris mon parapluie et il était parti. J’avais dessiné deux cœurs et une flèche sur le brouillard collé sur la vitre de la fenêtre et j’avais ri à cause de sa précipitation et son impatience d’aller dans les lieux qu il avait l’habitude de fréquenter chaque soir. Des visites qui étaient devenus responsables de mon anxiété..
Debout , j’étais entrain de dessiner un troisième et un quatrième cœur atteints par une flèche qui les traversait d’un bout à l’autre, lorsqu’il s’est retourné , a ouvert le parapluie et a répondu aux restes de mon rire qui était devenue un sourire cordiale. Un sourire qui m’a blessé à cause de sa clarté et qui m’a fait de la peine parce qu’il n’a pas compris ma moquerie.
J’ai décidé alors de lui demander de m’excuser lorsqu’il reviendra la nuit…
La neige a cessé de tomber et les cœurs dessinés sur les vitres se sont évaporés. La flèche s’est évaporée aussi. Des nuits et de nombreux hivers sont passés et il n’est pas retourné à la maison. Et il ne retournera jamais. Ainsi disait la feuille maudite !
Mais, chaque fois que je me tenais devant la fenêtre il m’apparaît un cœur peint en brouillard, une flèche en plomb et un sourire doux qui me posait des questions : et moi, j’étais sans réponse parce que j’ai perdu mon sourire. J’ai perdu même, depuis longtemps mes moqueries.


اعتذار


كان الثلج يتراقص وحيداً على أنغام الريح الشمالية عندما ودّعني على عجل، فحمل مظلتي خطأ وخرج، رسمت قلبين وسهماً على ضباب زجاج النافذة وضحكت من استعجاله وتلهفه للذهاب إلى حيث تعوّد الذهاب كل مساء حتى غدا مصدر شقائي.. كنت واقفة أرسم قلباً ثالثاً ورابعاً والسهم يمتد ويطولهم جميعاً عندما استدار وفتح المظلة وردّ على بقايا ضحكتي التي غدت ابتسامة ودية أوجعني صفاؤها في عينيه وآلمني أنه لم يدرك سخريتي، قررت عندها أن أعتذر له عندما يعود ليلاً.. توقف هطول الثلج وتبخرت القلوب المرسومة على الزجاج وتبخر السهم ومرت ليالٍ و شتاءات عديدة، ولم يعد، ولن يعود، هكذا تقول الورقة المشؤومة! لكني كلما وقفت أمام النافذة تلك يترآى لي قلب مرسوم بالضباب وسهم من الرصاص وابتسامة ودية تسألني: وأنا لن أجيب، لأني فقدت ابتسامتي وحتى السخرية منذ زمن بعيد.

[ابراهيم درغوثي]

اعتذار


قصة قصيرة جدا:
شيرين . ك
ترجمها الى الفرنسية :
ابراهيم درغوثي / تونس

Excuse

Une mini nouvelle de:
Chirine . K
Traduite en Français par:
Brahim Darghouthi/ Tunisie

Lorsqu’il m’avait fait ses adieux en hâte, la neige dansait toute seule sur le rythme du vent du nord.
Par erreur, il avait pris mon parapluie et il était parti. J’avais dessiné deux cœurs et une flèche sur le brouillard collé sur la vitre de la fenêtre et j’avais ri à cause de sa précipitation et son impatience d’aller dans les lieux qu il avait l’habitude de fréquenter chaque soir. Des visites qui étaient devenus responsables de mon anxiété..
Debout , j’étais entrain de dessiner un troisième et un quatrième cœur atteints par une flèche qui les traversait d’un bout à l’autre, lorsqu’il s’est retourné , a ouvert le parapluie et a répondu aux restes de mon rire qui était devenue un sourire cordiale. Un sourire qui m’a blessé à cause de sa clarté et qui m’a fait de la peine parce qu’il n’a pas compris ma moquerie.
J’ai décidé alors de lui demander de m’excuser lorsqu’il reviendra la nuit…
La neige a cessé de tomber et les cœurs dessinés sur les vitres se sont évaporés. La flèche s’est évaporée aussi. Des nuits et de nombreux hivers sont passés et il n’est pas retourné à la maison. Et il ne retournera jamais. Ainsi disait la feuille maudite !
Mais, chaque fois que je me tenais devant la fenêtre il m’apparaît un cœur peint en brouillard, une flèche en plomb et un sourire doux qui me posait des questions : et moi, j’étais sans réponse parce que j’ai perdu mon sourire. J’ai perdu même, depuis longtemps mes moqueries.


اعتذار


كان الثلج يتراقص وحيداً على أنغام الريح الشمالية عندما ودّعني على عجل، فحمل مظلتي خطأ وخرج، رسمت قلبين وسهماً على ضباب زجاج النافذة وضحكت من استعجاله وتلهفه للذهاب إلى حيث تعوّد الذهاب كل مساء حتى غدا مصدر شقائي.. كنت واقفة أرسم قلباً ثالثاً ورابعاً والسهم يمتد ويطولهم جميعاً عندما استدار وفتح المظلة وردّ على بقايا ضحكتي التي غدت ابتسامة ودية أوجعني صفاؤها في عينيه وآلمني أنه لم يدرك سخريتي، قررت عندها أن أعتذر له عندما يعود ليلاً.. توقف هطول الثلج وتبخرت القلوب المرسومة على الزجاج وتبخر السهم ومرت ليالٍ و شتاءات عديدة، ولم يعد، ولن يعود، هكذا تقول الورقة المشؤومة! لكني كلما وقفت أمام النافذة تلك يترآى لي قلب مرسوم بالضباب وسهم من الرصاص وابتسامة ودية تسألني: وأنا لن أجيب، لأني فقدت ابتسامتي وحتى السخرية منذ زمن بعيد.