Prémices soupirs d'un bourgeon
Ne t'en fais pas mon bourgeon
Le sort neige sous mon toit
Sois sage, mon bourgeon tu n'es qu'une voyelle dans un tronc
Il neige sous mon front
Il neige sous mon sort
Lance tes soupirs vers mon front
Ta pudeur ou tes rêves minuscules
Quoique je vis ton désir
Quoique je considère ta clémence
Bourgeon, ne t'en fais pas
Serre tes dents entre tes pas
Mon sort touche à sa fin
Accroche-toi aux monts de mon cœur
O, bourgeon, ne t'en fais pas
Malgré ton parcours trébuchant
Ta joie couronne mon tréfonds
Seul ton soupir allégera mon sourire
O, bourgeon, ne pleure pas
Trempe ton destin dans mes joues
Trempe ton chagrin dans mes yeux
Trempe ta tristesse dans ma tendresse
Trempe ta joie dans ma sagesse
Les trépas ne font guerre une justesse
Les trépas ne font qu'une sécheresse.
Ne t'en fais pas, mon bourgeon
Coule comme eau vaniteuse entre rochers caillouteux
Même si ton tronc est vilain, chatouilleux
Même si le monde est virulent, séditieux
Trempe ton destin dans ma candeur
Trempe ta haine dans mon cœur
Mes jetées, mes retombées sont assez vastes
Creuse mon âme dans mes joues
Creuse ma joie dans tes yeux
Saigne une fois comme un jour
Comme une révolte, comme une neige
Nul n'est parfait, sauf la neige
Tellement blanche comme ton cœur
Si délicieuse comme tes senteurs
Neige, comme la neige
Neige… neige... neige…
O, bourgeon, une fois sous mes bras
Neige, neige, comme il se doit
Le sort neige sous mon toit..
**** *****
…hé .. malgré tout ça , le monde n'est pas fou
Hé…mon ange, maintenant, c'est l'heure du dodo ..
Bon sommeil ..
Affirme –moi que demain, tu m'attends
Au rai du soleil ..
Pour que je te sème dans mes rêves
Dors en paix, mon bijoux
Il est vingt deux heures
C'est l'heure du dodo
C'est l'heure des braves
Sème- moi dans ton sommeil
Comme une ode, comme une rose
Pour que je te couronne dans mon recueil
Comme une révolte, comme une prose
Hélas, mon bourgeon
On t'a suggéré ce monde agité, orageux
Quoi qu'il en soit virtuellement ton innocence et tes vœux
Cède tes soupirs au Dieu Tout Puissant
Tu seras, mon bambin de ce monstre abrité
Attends-moi demain, mon bienfaisant
Au large du soleil
Maintenant, c'est l'heure du sommeil
Fais-dodo, fais de beaux rêves ..
**** *****
Coucou .. coucou..lève –toi , mon bourgeon
C'est l'heure du boulot ..
Je songe, le monde n'est pas fou
O, pardon, il est tout a fait réjouissant
Mais, parfois, réservé, plein de guerres
Ce monde réservé qui cède ses régences
Ses biens aux Puissants
Bisous-bisous-coucou à ta sainteté
Ne m'en veux pas
Presse les pas
Mon bourgeon
Moi, je me noie dans une rime
Je rince mes proses, mes recueils
Au fil des jours, au seuil de mes dires
Au long de mes retombées, au sein de mes rêves
Aux alentours de mes larmes, qui, souvent prônent
Les veinards de ce monde terrifiant
Au revoir mon bijoux.. accroche-toi à ma trêve
Reste fidèle à ton tronc..
Et prends-soin de ton sécateur ..
Sinon se tapir pour échapper aux regards ..
Au revoir, mon pigeon
Le sort neige toujours sous mon toit
Vas-y, aux intervenants, fais appel
Sont aux champs de tir
Aux champs des funérailles
Je ne suis qu'un modeste poète
Qui, souvent, mâche ses vers
Mes condoléances, p'tit prophète
Ne t'en fais – pas, on s'appelle
Je te propose le numéro de mon exile
Bip-moi, glisse-moi un message
Via ce monde impitoyable
Via tes soupirs, si tu es de passage
Je demeure dans mon cercueil
Sache que nul n'est parfait
Sauf toi ..
Dans ce patelin
Plein de guerres et d'orphelins.
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** Ahmed Khettaoui: