Versets choisis de la sourate des pierres
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Ce sont les pierres!
Et qui te dira ce que sont les pierres?
Un rayon pénétrant qui transperce
Suivi d'étincelles,
Et une revanche mûrie dans les chaudrons de la diaspora et de l'éclatement.
Remède et guérison contre l'angoisse:
Telle est la pierre.
C'est la colère palestinienne qui éclate,
Ne laissant rien… n'épargnant rien.
***
C'est la lune
Qui domine les bures des nuits,
Et qui, pleine, réveille le sentier perdu dans les dédales des ruelles;
Elle le fusionne, et fond à son tour
Pour ouvrir dans le mur de l'aube une brèche de chansons déversées par la veillée.
C'est la pluie
Qui, descendant des brumes, met pied à terre,
Parce qu'une corde de notre lance-pierre, touchée par un roc, a gémi
En direction d'un horizon où nos besoins sont façonnés par une sentinelle en garde.
Ce sont les pierres
Qui prennent naturellement leurs formes dans l'espace des paumes et qui attendent…
Jusqu'à ce que le destin appelle nos enfants!!
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Ils ont grandi,
Ils ont survolé les frontières de la nuit et ont attendu;
Ils ont appelé: ô vous qui faites vos ablutions pour la prière nocturne,
L'aube est arrivée… Ouvrez la voie!
Et nous répondîmes: Nous sommes bien avec vous… Soyez décidés… Attendez!
Ils étaient décidés… Et attendaient!
Dans les ténèbres de la nuit, nous avons tourné en pèlerins, autour de nous-mêmes,
Nous avons fait la prière de la nuit… puis nous avons prié… Et prié…
Jusqu'à ce que la nuit tardive se sente lasse,
Et que la vue se perde dans les falaises de notre nuit.
Ils ont grandi,
Et se sont échappés des prisons du silence… Et se sont éclatés…
Alors que nous nous brisions contre le mur du silence.
Ils nous ont appelé… puis nous ont appelé, et nous nous tûmes
… Pas un bruit… Pas âme qui vive!!!
***
Ce sont les pierres
Fais tourner la coupe pleine de terre, il n'y a pas d'ivre autant assoiffé que moi!
C'est de la Terre que je prends mes ordres.
Fais tourner la coupe pleine de terre. Que la poésie et les poètes se sacrifient pour la terre,
Et qu'ils sacrifient ce qu'ils ont composé, ce qu'ils ont chanté,
Et tous les silencieux et les soumis.
Sacrifier ceux qui sont devenus grands, et ceux qui se sont fait petits,
Ceux qui ont été effrayé par leur voix
Et ceux qu'on a enterré dans leur silence;
Ceux qui se sont allongés… Et ceux qui se sont raccourcis…
Ceux qui étaient présents… Et ceux qui étaient absents…
Et tous les prétendants, qui refusent tout ce qui n'est pas un ordre,
Jusqu'à ce qu'une voix appelle:
Où sont les blanches et les brunes?
Alors un c… s'affiche sur leurs visages…
Ils sont dès lors bien décidés, et roulent tels les petits cailloux.
Ce sont les pierres
Fais tourner la coupe de pierre,
Nul n'est plus fort que le roc;
Fais-la tourner en l'honneur de qui est de pierres vêtu.
Des armées… accolées au cou du peuple, pendant que les tavernes triomphent.
***
Ce sont les pierres
Qui ont des versets dans notre Tablette Préservée… Et qui ont des images,
C'est la Patrie qui pleut dans le cœur
Et qui meuble les veines.
C'est le Destin:
Tous ont des patries où leurs destinées sont dessinées,
Et où ils ont bien d'autres usages,
Et j'ai une Patrie
Dont la splendeur est l'objet de ma passion malheureuse et de mon amour,
Mon voyage pour y arriver m'a exténué
Bien qu'il ne soit pas encore arrivé à son terme!
C'est le Destin:
Tous ont des patries dont le sol est foulé par les gens,
Et où les pierres et les arbres reposent
Et patientent.
Et j'ai une Patrie:
Dont le sol est foulé par mes lèvres,
Que j'embrasse puis je patiente;
Une Patrie dont les pierres font saigner la paume de mes mains,
Et autour desquelles je ferme mon poing puis je patiente.
Ses oranges passent sur mon corps telles des aiguilles,
Alors je les étreint puis je patiente.
C'est le Destin:
Tous ont des patries dont le sol est fait d'argile et d'impuretés,
Et j'ai une Patrie..
Dont le sol abrita les miettes des corps des premiers Prophètes.
Celui dont la Patrie
Descend de la poussière des corps les plus généreux,
Doit donc… irrémédiablement patienter!!
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Ce sont les pierres!
Et qui te dira ce que sont les pierres?
Un rayon pénétrant qui transperce et s'embrase,
Puis tombe.. et ensuite s'éclate,
Ne laissant rien… n'épargnant rien,
Un rayon qui rédige pour la voix de ceux qui récitent le verset martyr de la victoire:
Nous finirons par vaincre,
… Nous vaincrons!
Et là, sous l'arc de la ténacité, toutes nos chaînes prient dans l'aire de battage,
Et murmurent les noms de ceux qui ont semé:
Nous vaincrons!
Et tous les minarets de pierre chantent et se souviennent:
Nous vaincrons!
Et tous les bras des enfants écrivent pendant qu'ils se brisent:
Nous vaincrons.. Nous vaincrons.. Nous vaincrons
Poème original de Hilal Al Faraa
Traduit de l’arabe par Abdelouadoud El Omrani
Oeuvre originale ci-après:
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